En 2024, se confirment des tendances similaires à celles observées en 20231 : une augmentation de la rapidité d’exécution des attaques et une intensification des menaces, notamment à travers des méthodes comme le déploiement accéléré de rançongiciels. Il apparaît comme impératif de mettre en place des mécanismes de défense s’appuyant sur des méthodes éprouvées afin de circonscrire le risque en amont et de limiter l’impact en cas d’incident.
Les tendances relevées par les experts côté menace cyber incluent des campagnes de phishing de plus en plus crédibles, le détournement d’outils légitimes (tels que les messageries professionnelles ou les solutions de collaboration), le ciblage des infrastructures Cloud, ou encore l’utilisation de l’intelligence artificielle à des fins offensives.
Voici quelques stratégies à mettre en place pour anticiper efficacement ces attaques.
1. Auditer régulièrement votre cybersécurité
Un audit approfondi permet de dresser un état des lieux des vulnérabilités, de vérifier la conformité aux standards en vigueur et d’identifier les données les plus sensibles. Grâce à cette analyse, vous pouvez élaborer un plan d’action ciblé et réduire les risques avant qu’ils ne se matérialisent.
2. Organiser des exercices de crise
Simuler une crise cyber avec l’ensemble des parties prenantes — direction, équipes métiers, DSI et sécurité — permet de tester les procédures, les rôles et la coordination interne dans des conditions similaires à celles d’une cyberattaque en entreprise. Ces exercices immersifs, tels que les simulations de Red Team, exposent les équipes à des attaques réalistes et mettent en lumière les zones d’amélioration. L’objectif ? Renforcer la posture défensive collective et améliorer les capacités de réaction.
3. Tester et renforcer vos mécanismes de défense
Concrètement, un « hacker éthique » vient simuler des attaques (Red Team) et tester les mécanismes de défense (Blue Team) de l’organisation. Des exercices collaboratifs (Purple Team) permettent alors de mettre en lumière les vulnérabilités d’une organisation et de renforcer ses infrastructures.
Ces exercices menés en conditions réelles, fonctionnent via des scénarii réalistes, reprenant les modus operandi de cybercriminel et permettent d’éprouver les mécanismes de défense pour mieux sécuriser le SI. Ceux-ci peuvent prendre des formes diverses : intrusions à distance via des vulnérabilités du système d’information, intrusions physiques via l’ingénierie sociale, etc.
4. Sensibiliser régulièrement vos collaborateurs
La sécurité ne repose pas uniquement sur des technologies : elle commence par les comportements individuels. La simple ouverture d’une pièce jointe peut compromettre l’intégralité d’un système informatique. Les emails malveillants étant de plus en plus crédibles, il est fondamental de sensibiliser les collaborateurs.
Le gouvernement a par exemple diffusé, sur son portail dédié à la lutte contre cybermalveillance, une liste de dix mesures pour assurer la cybersécurité dans un cadre professionnel, ou personnel.
Il s’agit de bonnes pratiques à faible coût, qui ont vocation à être appliquées tant au niveau individuel que collectif :
- Protéger ses accès grâce à des mots de passe uniques, complexes et les modifier régulièrement. Les gestionnaires de mots de passe et la double authentification sont également encouragés.
- Effectuer des sauvegardes régulières de l’ensemble des données, idéalement sur un espace Cloud avec un haut degré de chiffrement des données et une authentification à plusieurs facteurs.
- Mettre à jour systématiquement ses appareils et logiciels : ordinateurs, tablettes, applications, système d’exploitation… Tout le matériel informatique est concerné.
- Utiliser et veiller à la bonne configuration des logiciels de sécurité (solutions antivirus).
- Ne pas télécharger ou installer d’applications dont l’origine est douteuse ; faire preuve de vigilance quant aux messages inattendus, qui peuvent être en réalité des tentatives de phishing.
- Vérifier la légitimité des sites e-commerce avant de procéder à l’achat.
- Garder la main sur ses réseaux sociaux en sécurisant les accès et en veillant à ce que vos informations personnelles restent privées.
- Distinguer les outils professionnels et personnels.
- Limiter son utilisation des réseaux publics et ne jamais y effectuer d’opérations pouvant être sensibles.
5. Établir un plan de réponse aux incidents
Établir un plan de réponse aux incidents permet d’organiser les actions à entreprendre en cas de faille. Ce plan détaille les procédures à suivre, les rôles de chacun et les compétences nécessaires pour agir rapidement et efficacement.
En s’assurant que chaque personne impliquée connaît ses responsabilités, l’organisation est mieux préparée pour contenir la menace, limiter l’impact de l’incident et restaurer la situation le plus rapidement possible.
6. S’appuyer sur les recommandations des experts
Vous n’êtes pas seuls face à la menace : des équipes spécialisées et des experts proposent le fruit de leur expérience et de leurs recherches pour vous aider à appliquer les bons gestes lors d’une attaque.
Par exemple, un CERT (Computer Emergency Response Team) est une équipe spécialisée dans la gestion des incidents de sécurité informatique. Son rôle est d’assurer une veille et de réagir en cas d’attaque. Le CERT intervient directement auprès de l’entreprise commanditaire pour coordonner les réponses aux incidents, contenir la menace, restaurer au plus vite la situation, et fournir des recommandations pour prévenir les futures attaques.
Chez Advens, le CERT est composé :
- D’une équipe dédiée à la CTI (Cyber Threat Intelligence) chargée de la veille et du renseignement sur la menace cyber,
- Du CSIRT (Computer Security Incident Response Team) : l’équipe d’intervention dite de « pompiers informatiques »,
- Le CERT Advens publie également des fiches méthodologiques de réponse à incident (IRM), des bulletins d’alertes mensuels et ad hoc de vulnérabilité, ainsi qu’un rapport annuel sur la menace qui réunit les contributions du CERT ainsi que celles des équipes Audit et du SOC Advens.
Ces ressources sont régulièrement mises à jour. Elles vous permettent de prendre une longueur d’avance ou d’optimiser votre feuille de route.

7. Assurer une surveillance continue de vos activités via un SOC
Le Security Operations Center (SOC) est un élément clé de la protection des systèmes d’information d’une organisation. En assurant une surveillance continue, il sécurise les actifs stratégiques de l’entreprise, notamment les utilisateurs, les données sensibles et les infrastructures critiques.
L’un des principaux avantages du SOC réside dans sa capacité à fournir une visibilité globale sur tous les périmètres de l’organisation : qu’il s’agisse des environnements IT, des Endpoints, du Cloud, ou des systèmes OT (Operational Technology). Cette vue d’ensemble permet d’identifier rapidement les menaces et d’anticiper les incidents.
Trois types de SOC permettent aujourd’hui aux entreprises de sécuriser leurs activités stratégiques : le SOC interne pour une gestion autonome, le SOC managé qui s’appuie sur les compétences de prestataires experts en cybersécurité et sur l’alliance des expertises, et le SOC hybride, soit une combinaison des deux modèles.
Chacun de ces choix comporte ses atouts et ses contraintes, abordés en profondeur au sein de l’étude Advens réalisée avec le CESIN, qui met en lumière les tendances et retours d’expérience des entreprises.
Découvrez la trajectoire de déploiement de mySOC, ou prenez directement contact pour discuter de votre projet avec nos équipes.
1. Advens, Rapport sur l’état de la menace 2023-2024